Poste Marty 1910 - LORHISTEL

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Histoire des postes et des télécommunications en Lorraine
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Le poste Marty 1910


Au début du xxe siècle, la diversité des appareils téléphoniques est telle, que les agents chargés de les réparer manifestent ouvertement leur mécontentement. Ils sont entendus, et très vite l'administration des PTT adopte un nouveau modèle prenant en compte les dernières innovations connues dans ce domaine. Elle en confie la réalisation à la Société Marty qui sort un premier modèle en 1910.
 
Ce poste téléphonique, à l’origine, est conçu pour être utilisé dans les réseaux dits à batterie locale (BL) ; cela signifie que pour fonctionner, il lui faut une source de courant continu à proximité (piles) alors que dans les réseaux à batterie centrale (BC), l’alimentation est fournie par le centre de rattachement.
Avant l’apparition de ce nouveau modèle, pour appeler une opératrice, il fallait envoyer du courant sur la ligne ; courant fourni par une autre pile.
Dans le cas du Marty, il n’est plus nécessaire d’utiliser ce type de pile, puisqu’il est équipé d’un générateur de courant électrique alternatif activé au moyen d’une manivelle.


Pièces constitutives d’un poste mobile :
–   boîtier
Société Industrielle des Téléphones (SIT), Paris.
Concours n°1 du 5 janvier 1927. Lot 4 A.
Appareil mobile pour combiné 309/4.
Modèle 1910. N°206.
–   combiné
Combiné BL. Modèle 1910. N°03010.
Adjudication 1935, lot n°5.
–   capsule micro
Albert Pernet Paris.
PTT Mod. 1910. BL.
–   récepteur supplémentaire
Société des Ouvriers en Instruments de Précision (AOIP).
Marché du 26 mai 1933.
Lot n°9, n°4049.
Schéma de principe du poste Marty 1910



Principes de fonctionnement
Au repos, le combiné est posé sur le crochet commutateur. La sonnerie est en série sur la ligne ; le circuit suivant est établi. Un fil de la ligne téléphonique arrive en L1, repos du crochet commutateur, S2, sonnerie, S1, bobine de la magnéto, S3, repos du crochet commutateur et fil de la ligne L2.

Lorsque le combiné est soulevé, les contacts de « travail » sont établis et les deux circuits électriques sont les suivants :
– circuit micro ; enroulement primaire de la bobine d’induction, CM, la pile, ZM, le micro entre les bornes M et contact fermé ;
– circuit des écouteurs ; L1, récepteur principal (RP), récepteur secondaire (RS), enroulement secondaire de la bobine d’induction, L2.
Envoi du courant d’appel ; le combiné reste posé sur le crochet commutateur. En actionnant la manivelle, la sonnerie est court-circuitée ; le courant alternatif d’appel est envoyé directement sur la ligne L1-L2.


Parties constitutives
  
Combiné téléphonique
L’apparition du combiné téléphonique facilite grandement l’utilisation du téléphone ; composé d’une sorte de manche métallique entouré d’une matière moulée, il supporte à son extrémité supérieure la capsule réceptrice et à son extrémité inférieure la capsule microphonique.

Bobine d’induction de l’appareil présenté
La bobine d’induction a pour rôle d’adapter les deux circuits électriques, le premier fermé par la pile et le microphone donc des résistances faibles, le second comprenant la ligne d’abonné (dont la résistance varie avec sa longueur) et des appareils qui la terminent.
 
Appel magnéto-électrique
L’appel magnéto-électrique ou, plus simplement, appel magnétique ou encore magnéto, est un générateur d’électricité destiné à remplacer la pile d’appel. Il
 
Écouteur supplémentaire
Comme son nom l’indique, l’écouteur supplémentaire permet d’améliorer l’audition, car pendant de nombreuses années, la qualité de la transmission de la parole n’est pas parfaite ; les pertes en ligne sont importantes et introduisent un affaiblissement certain malgré l’introduction des bobines Pupin.
 
Crochet commutateur ou berceau
Derrière ce nom bizarre se cache un interrupteur sur lequel repose le combiné dans la version poste mobile : il porte alors le nom de berceau, il est en laiton chromé. Dans les versions murales, le combiné est simplement accroché à une pièce métallique qui agit sur l’interrupteur. 



Le poste Marty 1910 est l’appareil téléphonique français qui a connu la longévité le plus importante ; supérieure à 60 ans. L’automatisation intégrale du réseau téléphonique national a entraîné la disparition  de ce vétéran qui a su s’adapter aux difficultés d’approvisionnement pendant la seconde guerre mondiale, et rester « fidèle au poste », tant que des standards restaient en exploitation dans les petits réseaux des zones rurales.
 


Pour de plus d'informations, Les Cahiers de LORHISTEL n°59 de 2011, "Le poste Marty 1910" de Claude Pérardel ainsi que le n°133 des Cahiers de la FNARH (2017) du même auteur.
Décembre 2023
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